Animaux de compagnie non traditionnels et jeunes enfants : l’Académie Nationale de Médecine émet des recommandations

La détention d'animaux de compagnie non traditionnels (ACNT), tels que lapins, furets et autres est courante dans les foyers, mais elle peut présenter des risques significatifs pour la santé, en particulier pour les enfants de moins de 5 ans. Certains de ces animaux nécessitent une déclaration ou un certificat de capacité, voire sont interdits, en raison des dangers potentiels pour les personnes fragiles.

Traumatismes et risques infectieux
Les traumatismes tels que les morsures et les griffures, bien que sporadiques et souvent non déclarés, peuvent entraîner des infections graves, voire mortelles, dues à des agents pathogènes présents dans la salive de l'animal. De plus, même en l'absence de symptômes chez l'animal, les contacts étroits avec celui-ci peuvent transmettre des agents infectieux, en particulier lorsque l'animal dort avec l'enfant dans la même pièce.

Maladies Zoonotiques Associées aux ACNT
Les ACNT peuvent être porteurs de diverses maladies zoonotiques, telles que la salmonellose, la chorio-méningite lymphocytaire, la psittacose, la leptospirose, et d'autres, pouvant entraîner des infections graves chez les enfants, en particulier ceux âgés de moins de 5 ans. Ces risques sont souvent sous-estimés en Europe en raison de divers facteurs, notamment le manque de signalement des cas isolés et la méconnaissance de certaines zoonoses émergentes.

Les recommandations de l'Académie nationale de médecine
Face à ces risques, l'Académie nationale de médecine recommande plusieurs mesures de santé publique :
  • Informer le public sur les risques associés à la détention d'ACNT autorisés à domicile.
  • Déconseiller la détention d'ACNT présentant un risque de morsure (furet, rat, iguane), ou de transmission d’agents infectieux (rongeurs, serpents, tortues, amphibiens, oiseaux, petits ruminants…) en particulier en présence d'enfants de moins de 5 ans.
  • Sensibiliser les parents à l'importance de signaler la présence d'ACNT en cas de maladie chez un enfant.
  • Renforcer les contrôles sanitaires dans les animaleries vendant des ACNT, en fonction des risques zoonotiques spécifiques à chaque espèce.
  • Créer une plateforme de surveillance épidémiologique pour les zoonoses observées chez les enfants exposés aux ACNT, favorisant le partage de données pour la détection précoce et la prévention des maladies.
  • Ces recommandations visent à protéger la santé des enfants et à mieux comprendre et gérer les risques associés aux ACNT dans les foyers.

Source : www.academie-medecine.fr/
 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 03 mai 2024
Mis à jour le 03 mai 2024