Un rapport grave et alarmiste
Le quotidien La Voix du Nord, qui a pu consulter en exclusivité le document de 125 pages intitulé « A la recherche du temps perdu », rapporte : « La commission a acquis la conviction qu’elle devait assumer un discours de vérité pour décrire la réalité de l’hyper connexion subie des enfants et des conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir, pour notre avenir aussi… Celui de notre société, celui de notre civilisation, et peut-être même celui de notre humanité ». La commission d’experts se dit bousculée par les stratégies observées, mises en place pour capter l’attention des enfants. Elle explique que le consensus a été très net sur les effets négatifs directs et indirects des écrans sur le sommeil et la sédentarité, qui favorisent surpoids, obésité et myopie. Et de citer les experts : « Concernant le développement des enfants et de leur cerveau, il convient prioritairement d’être vigilants sur les effets des écrans sur les enfants les plus jeunes ».
Des mesures concrètes pour protéger les moins de trois ans
Pour reprendre le contrôle sur les écrans et « la marchandisation des enfants », la commission formule une série de propositions fortes, y compris à destination des jeunes enfants : à commencer par empêcher tout usage des écrans par les enfants de moins de trois ans, puis un usage fortement limité, occasionnel, avec des contenus à qualité éducative et accompagné d’un adulte entre 3 et 6 ans. Le rapport recommande « d’interdire les jouets connectés destinés aux moins de 6 ans à l’exclusion des boîtes à histoires connectés. Pas d’écran dans les crèches, pas d’ordinateur ni de télévisions dans les classes maternelles. » La Voix du Nord rapporte également que « la commission suggère des « actions renforcées » auprès des assistantes maternelles pour qu’il n’y ait pas d’écran en la présence des jeunes enfants, même « en fond ». » Ce qui fait clairement écho à la proposition de loi visant à interdire les écrans dans les lieux d’accueil, déposée le 8 avril par deux députés LR, reprise à son compte par le premier ministre Gabriel Attal dans son discours de Viry-Châtillon le 18 avril dernier.
Préserver les ados par une prise en main graduée du téléphone
Concernant les plus grands, le rapport préconise de ne pas donner de téléphone avant 11 ans, un téléphone sans accès à internet entre 11 et 13 ans, puis éventuellement un smartphone à partir de 13 ans mais sans accès aux réseaux sociaux. Les experts réclament un soutien politique fort pour inciter les acteurs à investir sur ce marché et formule des recommandations pour « ne pas laisser le terrain libre aux contenus pornographiques », pour revoir le contrôle parental, renforcer l’éducation au numérique, investir massivement dans le développement d’alternatives aux écrans, lutter contre les « services prédateurs »…
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