Revalorisation des salaires en crèche : des gestionnnaires tirent la sonnette d’alarme

Dans un communiqué commun, la FFEC, Héxopée, la Fesp et la Fédésap s’inquiètent : les conditions prévues pour bénéficier du bonus attractivité excluent un grand nombre de professionnels de la petite enfance, ce qui pourrait selon elles fortement impacter voire déstabiliser le secteur.
 

Le 3 avril dernier, le CA de la Cnaf votait le bonus attractivité donnant ainsi le GO aux revalorisations salariales accompagnées financièrement par l’Etat. Un bonus ne concernant pour l’heure que les professionnels des crèches publiques et privées Psu sous certaines conditions, entraînant de fait le mécontentement de nombreux gestionnaires, à l’instar de ceux représentés par la FFEC, Héxopée, la Fesp et la Fédésap.
 
« Alors que sont convenus avec les acteurs du secteur et le Gouvernement que ces travaux de revalorisations salariales devaient couvrir l’ensemble des salariés du secteur et que l’accompagnement financier de l’Etat soit appliqué de manière homogène, dans une même temporalité pour tous les acteurs afin de ne pas déséquilibrer des modes d’accueil en tension, c’est la douche froide pour les représentants de la Petite enfance, les employeurs et les salariés », peut-on lire dans leur communiqué.
 
Concrètement, la FFEC, Héxopée, la Fesp et la Fédésap voient comme une injustice le fait que certains puissent bénéficier dès 2024 de l’aide de l’Etat (les crèches Psu de la branche Alisfa) alors que « Pour les entreprises de crèches et certaines associations PSU, ces dernières devront attendre a minima le 1er janvier 2025 du fait des conditions irréalisables fixées par le gouvernement et de l’absence de prise en compte du dialogue social. » Elles dénoncent également le fait que les professionnels des micro-crèches paje et les assistantes maternelles ne soient pas éligibles au soutien financier de l’Etat.
 
Et demandent :
-Un accompagnement financier dès 2024 pour la revalorisation salariale de l’ensemble des professionnels de la petite enfance sans exceptions comme cela était prévu initialement par le gouvernement ;
 
- L’adaptation des critères d’éligibilité des branches à l’accompagnement financier de l’Etat, fixés dans la trame d’accord de méthode, afin de permettre un accompagnement dès 2024 de tous les modes d’accueil à une temporalité identique. Dans ce cadre, les organisations et fédérations requièrent une prise en considération des demandes portées à l’attention du gouvernement permettant d’éviter une concurrence déloyale qui viendrait d’autant plus fragiliser le secteur.
 
 
« Si ces demandes n’étaient pas prises en compte, le gouvernement organiserait alors le fléchage délibéré de tous les professionnels de la Petite enfance uniquement vers certains modes d’accueil au détriment des autres, qui pourtant œuvrent depuis plusieurs années à l’attractivité des métiers », mettent-elles encore en garde.

voir ci-dessous le communiqué de la FFEC, Héxopée, Fesp, Fédésap
Article rédigé par : CF
Publié le 03 mai 2024
Mis à jour le 07 mai 2024